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Innocence textuel
27 juin 2007

4. Ce qu'elle est.

Motion_3_by_duolegur

Ce matin ; les matins. Face au miroir sale…

Mes os, mes hanches trop saillantes, mes cotes qui ressortent, mon nombril, mes longues jambes squelettiques et mes bleus. Mes bleus, mes cicatrices certaines non refermées. Ma souffrance. Je me fais mal je le sais, mais je ne peux contrôler la souffrance d’autrui, je ne peux que ME contrôler, me faire mal, stopper ma douleur, recommencer, re-stopper. J’ai le pouvoir. Je suis reine de mon corps, de ma vie, de moi. Je n’attire pas les hommes et de cette façon je suis intouchable, je suis vide je vous dit, vide. Mon esprit vagabonde, mon esprit veux partir mais attendons encore un peu. Je mets ma main sur mon ventre… Un enfant ? Pas d’enfant ! Pas d’enfant !!! Je frappe, aussi fort que je peux, je frappe et mes traits se crispent alors je ne relève pas la tête, pas de pitié pour les monstres. La douleur commence à apparaître, petit à petit, oh oui… oh oui… Alors je griffe, le nombril je l’arrache. Je griffe, je mord, je hurle mais pas trop. Oh je me sens soulagée… Ca y est. Ca y est ! Vous savez Madame, les gens souffrent tous, un à un. Des gamines se marient à 12ans avec un homme de 40ans, un inconnu. Des gosses crèvent le ventre vide, et les bombes éclatent. Les nanas se font violer, aux yeux de beaucoup ce ne sont que des morceaux de viande, elles sont bonnes et non charmante. Ce sont des salopes et non des mademoiselles. Les jeunes ne se cultivent plus et vivent dans leur monde. On leur pourrit la vision des choses avec des films violents pourtant pas si loin de la réalité. Les êtres humains se crachent à la gueule, tous pareil, moi de même. Cruel, sans pitié. La vie est courte, le monde est pourri. Je ne peux refaire le monde, le changer, le modifier. Mais je peux me modeler. Je ne possède pas le pouvoir de ce Dieu que l’on adore tant, ce Dieu sourd voir aveugle. Mais les gens ont besoin de croire en quelque chose, les gens veulent toujours vivrent avec une lueur d’espoir… Laissons les. Je me regarde trois secondes dans le miroir, luttant contre l'envie d'envoyée mon poing dedans. Le teint translucide, les veines qui se voient trop. Les cernes violettes, et mes cheveux bruns en bataille. Un coup de brosse tout de même, pas de maquillage, je suis ce que je suis, pourquoi me cacher ? Je ne me considère pas femme, juste humaine, une putain d’humaine.

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